Le rêve de plusieurs jeunes footballeurs en RDC en particulier et en Afrique en général, est d’intégrer un club professionnel européen. Si plusieurs d’entre eux n’ont pas la chance de rencontrer des dirigeants ou recruteurs, l’Internet reste pour eux la dernière voie. Ils sont nombreux aujourd’hui à venir dans les cybercafés prospecter par email. A la recherche d’un futur eldorado.
Jouer en Europe dans un bon club de football. Un rêve que de nombreux jeunes partagent en Afrique. A Kinshasa, ils viennent au stade Tata Raphaël tous les matins pour s’entraîner. Les courses de fond, la musculature des jambes et des cuisses, rien n’est laissé au hasard pour parfaire sa condition physique. L’après midi, ils vont se faire photographier avec leur équipement au grand complet : short, maillot, chaussettes et crampons. Le soir, ils se rendent au cyber le plus proche pour scanner les photos afin de les expédier par email à un club européen. Un cyber parade pour tout ceux qui n’ont pas la chance de croiser la route des recruteurs internationaux pour briguer une carrière à l’étranger.
« Au départ, j’ai sollicité les services d’un cameraman pour venir me filmer sur le terrain. Par la suite, j’ai expédié la cassette à un ami émigré à Londres pour qu’il me cherche un club. La cassette pourrait les aider à apprécier ma façon de jouer au football », explique *Jonathan Kititi*, un jeune footballeur de la commune de Kinshasa, au quartier Aketi. Selon le jeune Kititi, si cette expérience se concrétise, il pourra vite gravir les échelons et porter un jour le maillot de l’équipe nationale. Le rêve de tout footballeur. « Mais comme ça fait déjà un an que je n’ai pas eu de nouvelles, je vais, cette fois, tenter ma chance sur Internet », nous dit-il.
Pratique et économique
Pour Jonathan, l’Internet reste le moyen le plus rapide de toucher les clubs depuis l’Afrique. « Le Net a aussi l’avantage d’être moins cher. On peut écrire à autant de clubs que l’on veut – en France, en Belgique, en Angleterre – et avoir des réponses dans les mêmes délais que lorsqu’on envoie des cassettes vidéo par la poste. J’ai envoyé des mails au PSG (Paris Saint-Germain, ndlr) et au Racing club de Lens. Même si les résultats n’ont pas été concluants, je continuerai toujours à écrire jusqu’à ce que je trouve un club », confie-t-il.
« Aujourd’hui, avec les milliards qui viennent du football, nul ne peut empêcher son fils de jouer au football », nous explique sa tante dans la conversation. Pour elle, la musique et le sport sont deux disciplines qui peuvent aider une famille à régler ses nombreux problèmes quotidiens. Alors tout le monde prie pour voir son enfant évoluer dans un de ces deux créneaux.
Une formule qui marche
Il est 21 heures, au cybercafé de l’avenue Kabambare. Au fond de la salle est assis Jérémie Mobimba, un jeune de 17 ans, surnommé Suarez pour sa qualité de buteur. « Je passe chaque jour dans les cybers pour envoyer des mails aux différents clubs de football. Mon ami Ange, ou petit Ange du foot, vient de trouver un club en Allemagne par le biais d’Internet. Il a écrit à un centre de formation et les dirigeants lui ont suggéré d’envoyer des photos pour apprécier sa stature. Ils lui avaient aussi demandé d’expédier une cassette vidéo contenant ses matchs de foot. Trois mois plus tard, il a reçu une confirmation par mail lui demandant également de faire ses papiers pour le visa. Depuis qu’il est parti, nous espérons tous suivre ses pas. Le dernier club à qui j’ai écrit est le centre de formation de Nancy en France. On m’a envoyé une réponse négative deux jours plus tard par courrier électronique. Ils m’ont expliqué que le quota de joueurs étrangers était atteint. Mais ils m’ont dit que je pouvais toujours retenter la saison prochaine », poursuit-il.
Le Web est donc loin d’être la panacée mais il offre un premier contact facile qui peut s’avérer capital pour la poursuite du rêve ou de l’aventure.
Pour tout contact avec les joueurs cités dans l’article
+243 826 22 6022
Gullith Basakisa